"Le rire est le propre des tout-petits et la colère aussi !
Les deux sont des modes d’expressions et font partie du langage.
Ils s’alimentent, se répondent et aident votre bébé à se construire.

Comment le rire vient aux enfants, comment peut-il désamorcer une colère ? On vous dit tout !

0 / 4 - 6 mois :
À la naissance, votre tout-petit commence par pleurer.
Mais il ne s’agit là que de bien faire fonctionner ses poumons.
Le cri natal est essentiel.

Ce n’est qu’au cours des mois qui suivent que les pleurs et les rires vont devenir un mode d’expression.

Avant 4 mois, bébé pleure s’il a faim, mal ou s’il est dans une situation inconfortable.
Il n’est pas question de colère ni de caprices.
Chaque bébé a ses manières de pleurer et ses raisons.
Sachez décoder ses pleurs pour mieux les comprendre.

Dans les premières semaines, le sourire qui éclaire son petit visage reflète surtout son contentement.
Puis un jour, après un bisous claquant sur son ventre, votre tout-petit va vous gratifier d’un sourire volontaire…
Mais silencieux ! Il vous faudra attendre 4 mois pour entendre la petite cascade que l’on aime tant.
Et d‘ailleurs, votre tout-petit sera le premier surpris de ce bruit bizarre et saccadé venu de sa gorge.
Son étonnement est une source supplémentaire de drôlerie et de plaisir.

Dès le 3ème mois, votre tout-petit est sensible à l’imitation.
Vous tirez la langue, vous clignez des yeux, vous froncez le front, il fait de même.
Jouez avec ces mimiques qui seront le début d’une longue complicité joyeuse.

6 - 10 mois :
Une fois que votre tout-petit a fait l’expérience du rire, il ne va plus vouloir le lâcher.
Dans cette période, il va adorer rire et …vous faire rire !
Il ne résistera pas aux chatouilles, aux petites voix des marionnettes, aux jeux de main et à cache-cache.
Il se régalera des chatouilles, des bisous claquants dans le cou et de tous ces petits plaisirs que vous allez inventer ensemble.

Le plus drôle pour vous, qui va se préciser au fil du temps, c’est que votre bébé va vouloir vous faire rire.
Se cacher et faire des bulles avec la bouche, gazouiller et moduler son rire pour vous faire réagir va devenir l’un de ses passe-temps préféré.
Répondez à son attente, riez, jouez encore et encore.
Car tout ce qu’aime votre tout-petit c’est de recommencer à l’infini ce qui provoque tellement de joie.

Le rire est une source de bienfaits autant physiques que psychiques.
Il multiplie par 4 les échanges respiratoires, réduit les tensions musculaires, combat la constipation en brassant le tube digestif, détourne l’attention de la peine et de la douleur.
Et ceci tout au long de la vie !
Bien sûr, il y a des enfants plus vifs que d’autres mais il n’y a pas de coléreux et de rigolos absolus.
Pour se construire, votre bébé a besoin des deux.
Ce n’est que sa façon de l’exprimer qui fera la différence.
Dans ces premiers mois, soyez attentive à la bonne humeur de votre tout-petit et à ses rires, même s’ils ne sont pas toujours « aux éclats ».
C’est le signe qu’il va bien !

10 - 18 mois :
Cette période est caractérisée par la découverte de la peur.
Peur des inconnus, peur d’être abandonné, peur du noir.
Or, le rire est un moyen magique pour dépasser sa peur et apprendre à l’apprivoiser.
D’ailleurs vous en ferez vite l’expérience.
Quel est le plus sûr déclencheur de rire que de le surprendre ou de jouer à cache-cache ?
Mais comme la frontière est ténue entre la peur et le rire, il est possible que ce qui provoquait des fous rires un jour puisse déclencher des pleurs le lendemain.
Ne vous inquiétez pas, votre tout-petit fait ses apprentissages.
Là, encore et toujours, il est essentiel de savoir arrêter le jeu.

En effet, lorsque l’excitation se manifeste, le rire ne joue plus son rôle et risque d’alimenter au contraire sa fatigue.

Cet âge est aussi marqué par l’arrivée du « rire social ».
Les tout-petits prennent conscience qu’ils peuvent faire rire les autres et ils adorent ça.
Imiter les grimaces de mamans ou des frères et soeurs, faire semblant et jouer au clown pour satisfaire son public seront ses passe-temps favoris.

Parallèlement, caprices et colères entrent aussi dans sa vie et dans la vôtre.
Si votre tout-petit comprend l’impact qu’il a sur vous en vous faisant rire, il va aussi repérer qu’il peut obtenir quelque chose de vous par ses cris et ses pleurs.
Moment délicat que les mois à venir vont confirmer.

Pour mettre fin à un jeu de rire sans provoquer de frustration, donc sans déclencher de mouvement de colère, arrêtez progressivement.
Ralentissez vos gestes, espacez les chatouilles, ne ramassez le jouet qu’une fois sur deux etc…

18 mois - 3 ans :Il vaut mieux être prévenue : vous allez entrer dans l’ère des grandes colères !
Le rapport de force va s’affirmer entre vous et votre tout-petit.

Le NON va devenir votre bête noire. Le plus difficile est de gérer ces accès qui peuvent vous déboussoler.

Mais dites-vous que tout est normal.
Vous affrontez et acceptez que ses envies ne soient pas toutes réalisables, tenir compte des autres, juguler ses frustrations, l’aident à devenir grand.

La violence disproportionnée que peuvent déclencher le refus d’un bonbon ou l’heure d’aller au lit, est le fruit d’une réaction émotionnelle.

Plus votre tout-petit est émotif, plus sa colère sera violente.

Votre meilleure parade est la patience.
Rester calme, rassurer sans crier et faire diversion sont des moyens assez efficaces pour calmer votre bébé.

Et voilà que le rire vient à la rescousse !
Une chatouille peut désamorcer une colère si elle intervient à temps, avant que les pleurs ne soient trop importants.
Il va vous servir à détourner l’attention du problème.
Conflit autour d’un jouet ? Nounours fait le clown et met tout le monde d’accord avec un beau fou rire.

Si rien n’y fait et si votre tout-petit s’installe dans sa colère, ne vous laissez pas déborder.
Un petit moment tout seul dans sa chambre va le calmer, même s’il tape dans la porte et pousse des hurlements. Votre autorité et l’absence de public vont éteindre le bien-fondé de cette colère.

Et surtout, après, n’oubliez pas de faire la paix avec votre enfant.

Côté rigolade, il y a de la nouveauté aussi, c’est l’arrivée du langage.

Jouer avec les mots est un exercice très constructif.
Non seulement votre enfant apprend le vocabulaire, mais en plus, il fait l’expérience de l’humour.

Vers 3 ans, les mots absurdes qui n’ont aucun sens, inventés par eux et pour eux, sont des déclencheurs de rire exceptionnels.
Votre tout-petit va aussi très vite percevoir l’usage qu’il peut faire de l’humour et du langage.
Par exemple, il vient de faire une bêtise, en est conscient, il sait que maman va le gronder.
Alors il prend les devants et imite votre colère, s’approprie vos mots, votre ton et se gronde lui-même.
Efficacité assurée, vous n’y résisterez pas, en tout cas les premières fois. Mais soyez rassurée, il trouvera rapidement d’autres techniques quand
celle-ci ne marchera plus.
Humour et imagination ont toujours fait bon ménage !

Sachez doser l’usage du rire et de l’humour pour désamorcer une colère.
Vous devez aussi montrer que votre autorité est quelque chose de sérieux.
À vouloir tout regarder sous l’angle de la dérision et du rire, votre tout-petit peut être en décalage avec la réalité."