Garde d'enfant: moins cher qu'avant en moyenne mais toujours difficile
De Julie CHARPENTRAT
PARIS (AFP) —
Allocations et déductions fiscales ont permis de faire baisser, en moyenne, les frais de garde d'enfants pour les familles, surtout les plus modestes, même si le problème du nombre de places disponibles pour les tout petits reste entier, selon une étude publiée vendredi.
Entre 2002 et 2007, "les frais de garde ont diminué" de 4,5% par an (en coût horaire) "grâce à la mise en place de la prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE) et du crédit d'impôt pour les familles modestes et grâce aux revalorisations des aides fiscales", précise cette étude de la Drees (services statistiques des ministères sociaux).
Tous modes confondus, une fois les aides déduites, le coût moyen par mois est passé de 271 euros en 2002 à 205 euros en 2007, soit une baisse de 24,35% en cinq ans.
Ces aides ont aussi eu pour effet de rendre "équivalent" le coût moyen par mois d'une place en crèche ou chez une nounou, évaluée aux environs de 185 euros, une fois toutes les aides déduites, note aussi la Drees.
Le coût d'une garde à domicile est en revanche beaucoup plus élevé : 635 euros une fois les aides déduites (1.200 euros sans les aides).
En moyenne, le coût horaire des assistantes maternelles après allocations et aides fiscales a ainsi baissé de 3,7% par an en euros constants, tandis que les coûts en crèche après déductions fiscales ont diminué de 5,1% par an en moyenne.
La garde à domicile simple (c'est-à-dire non partagée avec une autre famille) a quant à elle diminué en moyenne de 4,9%.
Par exemple, pour une place en crèche qui coûte par mois 269 euros en 2007, le coût pour les parents est en réalité de 183 euros grâce à 86 euros de déductions fiscales. En 2002, pour une place à 282 euros, le coût réel était de 247 euros (35 euros seulement de déductions fiscales).
Quant aux parents qui emploient une assistante maternelle agréée, ils perçoivent mensuellement 240 euros d'allocations par enfant en 2007, contre 160 euros en 2002. Résultat, le salaire de la nounou ne représente plus en moyenne que 5% du budget familial contre 14% en 2002.
La réforme des aides à la garde d'enfant a aussi "probablement permis une légalisation du travail non déclaré", ajoute la Drees.
Les baisses moyennes cachent toutefois des disparités : ce sont les familles les plus modestes qui ont le plus bénéficié de ces baisses tandis que les plus aisées ont en revanche vu le coût augmenter, de 2,8%.
La Drees note aussi que le coût d'une nounou dépend fortement de l'offre globale de places de garde d'enfants dans la région.
Plus il y a des places de garde, moins la nounou est chère, selon la loi de l'offre et de la demande, explique l'auteur de l'étude, Nathalie Blanpain.
Or, non seulement la France manque de places de garde de tout petits, mais l'offre est fort mal répartie sur le territoire. Ainsi, les départements proches de la Méditerranée sont, avec les départements du Nord et du Sud-Ouest, ceux où l'offre totale est la plus faible.
"Il peut exister des tensions dans certaines zones géographiques qui permettent aux assistantes maternelles de négocier une meilleure rémunération", en déduit l'étude.
Le gouvernement compte créer 200.000 nouvelles places de garde d'ici 2012, la moitié en accueil collectif et la moitié chez les assistantes maternelles, pour pallier le manque de places, évalué à 350.000.
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2009 AFP.